Pour faire face aux problèmes causés par la politique de la répression financière, la banque mondiale et le Fonds monétaire international ont préconisé une politique de libéralisation financière afin d’accélérer la croissance économique.
Libérer le système financier consiste à augmenter le taux d’intérêt réel servis sur les dépôts ce qui permet d’accumuler l’encaisse monétaire (l’épargne) et, par la suite, stimuler la croissance économique. En effet, dans le cadre de sa pensée, McKinnon considère que dans une économie financièrement réprimée, la répression financière fixe l’investissement à un niveau non optimal et conduit à un rationnement de crédit .Tandis que la mise en place d’une politique de libéralisation financière est plus efficace dans la mesure où une augmentation des taux d’intérêt servis sur les dépôts permet d’éliminer les investissements à rendements faibles et permet le développement du secteur bancaire par la minimisation de l’intervention de l’Etat dans ce secteur.
De même, la libéralisation financière peut accroitre l’intermédiation bancaire. Cet accroissement peut être la conséquence de la diminution des frais d’intermédiation entre préteurs et emprunteurs et de la facilité d’accès des emprunteurs aux fonds prêtables. Enfin, la Libéralisation financière est considérée par McKinnon comme le seul moyen qui permet de réaliser une croissance économique durable. Il confirme ainsi son approche par les expériences de la libéralisation financière faites en Allemagne et au Japon (1953-1970), en Indonésie (1967-1969) et en Corée du sud (1964- 1970).
De son coté, Shaw (1973) dans son analyse a essayé de montrer l’importance du secteur financier dans le développement économique. Tout comme McKinnon, Shaw stipule que la libéralisation financière permet le développement de l’économie et la politique de la répression financière doit disparaitre en raison des conséquences négatives qu’elle présente. D’abord, elle conduit à une sortie des flux des capitaux domestiques. Ensuite, la répression financière ne permet pas une meilleure allocation des ressources en raison de l’intense intervention de l’Etat dans les activités financières. Enfin, elle conduit à un rationnement de crédit puisque les fonds prêtables sont orientés vers les secteurs prioritaires.
Par ailleurs, Shaw présente les avantages de la mise en place d’une politique de libéralisation financière. En premier lieu, elle permet une entrée de flux de capitaux étrangers et non pas une sortie des capitaux domestiques. En deuxième lieu, la libéralisation financière permet l’unification du marché domestique du capital en raison de l’augmentation des taux d’intérêt servi sur les dépôts. En troisième lieu, elle conduit à une diversification des produits financiers qui est en faveur des prêteurs et des emprunteurs.